6h07 - Une radio FM annonce l'heure de quitter la couette, en passant 'Evidemment', chanson de France Gall :
Y a comme un goût amer en nous
Comme un goût de poussière dans tout
Et la colère qui nous suit partout
Y a des silences qui disent beaucoup
Plus que tous les mots qu'on avoue
Et toutes ces questions qui ne tiennent pas debout
Évidemment
Évidemment
On danse encore
Sur les accords
Qu'on aimait tant
Et ces batailles dont on se fout
C'est comme une fatigue, un dégoût
A quoi ça sert de courir partout
On garde cette blessure en nous
Comme une éclaboussure de boue
Qui n'change rien, qui change tout
Évidemment
Évidemment
On rit encore
Pour les bêtises
Comme des enfants
Mais pas comme avant
Pas comme avant
Je me prépare pour une nouvelle journée de travail. Voilà que les extrêmes se retrouvent dans le même panier, un ennemi commun vient de tomber. Qui se souviendra des moins connus tombés sous les balles de Français qui veulent tuer la France ?
Jusqu'où les politiciens récupèreront cette tragédie pour nourrir leur mégalo? Seule certitude, le paradis existe pour les satiristes, caricaturistes et pamphlétaires. Cavanna, Reiser, Choron sauront accueillir les nôtres.
Sur la route de l'école, je ressens le besoin de parler à mon fils : "J'ai lu mes premiers Hara-Kiri, puis Charlie Hebdo dans le grenier de la maison d'un oncle. J'avais 10 ans environ. Je riais, même si je comprenais pas tout. C'était le temps où je commençai par cloper des brunes, à m'intéresser aux garçons. Si j'ai une sensibilité de gauche aujourd'hui, c'est en partie grâce ou à cause de Charlie Hebdo."